L'état de la santé publique inuite au Canada

La santé inuite au Canada est confrontée à des problèmes tellement uniques qu'il est essentiel de tenir compte de facteurs culturels, géographiques, environnementaux et socioéconomiques distincts pour toutes les activités de santé publique.

C'est la conclusion d'un nouveau rapport du CCNSA intitulé État des connaissances en matière de santé publique des Inuits 2011. Cette synthèse des connaissances actuelles énumère les tendances et les lacunes concernant les quatre régions inuites du nord (Inuvialuit, Nunavut, Nunavik et Nunatsiavut) et les villes canadiennes du sud.

L'état de la santé publique inuite au Canada
L'auteure du rapport, la docteure Emilie Cameron, a procédé à l'analyse complète de la documentation et a interrogé des personnes travaillant dans les quatre régions du nord et dans des villes du sud. Elle attire l'attention sur des problèmes comme la santé de la mère, les taux d'infections transmissibles sexuellement, le suicide des jeunes, les changements climatiques et les lacunes en matière de données, tout en faisant remarquer qu'« il est impossible de régler les problèmes de santé publique des Inuits de manière isolée ».

Comme le rapportent souvent les médias, les Inuits possèdent le taux de cancer des poumons le plus élevé au monde. Leur taux de tuberculose est 185 fois supérieur à celui des Canadiens non autochtones, et leur taux de suicide correspond à 11 fois la moyenne nationale (40 fois chez les jeunes hommes du Nunavut). La sécurité alimentaire représente un problème impérieux. Une étude de 2010 indique que plus des deux tiers des enfants inuits d'âge préscolaire vivent dans des foyers qui en souffrent.

Parallèlement, les éléments propres aux Inuits et susceptibles de régler ces problèmes incluent la conservation de la langue et de la culture inuites. Le niveau d'instruction augmente également, et l'économie basée sur la terre permet de mener une existence viable dans la communauté.

Le rapport réclame des initiatives holistiques et culturellement adaptées pour régler les problèmes complexes et intergénérationnels de santé publique, y compris les indicateurs de santé propres aux Inuits et la nécessité de traiter des facteurs sociaux, culturels et économiques sous-jacents qui touchent à la santé des peuples autochtones.